
Une image, une histoire: Le cri, Edvard Munch
Le cri, image d’une angoisse, d’un cauchemar, d’un homme seul, oppressé, au bord de l’eau. Certainement la plus connue des oeuvres de l’artiste, la première version de ce tableau a été peinte en 1893, puis Edvard Munch, comme hanté par cette scène, l’a dessinée encore quatre fois, jusqu’en 1917. Des cinq versions de l’oeuvre, c’est la première qui a le plus marqué son public.
- Le cri, crayon, 1893
- Le cri, lithographie, 1895
Précurseur du mouvement expressionniste, l’artiste n’hésite pas à dépeindre l’angoisse intérieure de son personnage dans l’ensemble du tableau. Ce n’est pas seulement le visage criant qui souffre, c’est aussi le ciel, qui, pris dans la détresse, se déforme, les couleurs qui se mélangent et qui tourbillonnent. À propos de cette oeuvre, l’artiste raconte « J’étais en train de marcher le long de la route avec deux amis – le soleil se couchait – soudain le ciel devint rouge sang – j’ai fait une pause, me sentant épuisé, et me suis appuyé contre la grille – il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville – mes amis ont continué à marcher, et je suis resté là tremblant d’anxiété – et j’ai entendu un cri infini déchirer la Nature ».
Angoisse vécue, puis dépeinte, le cri est le bruit de la nature, associé au cri du personnage. Le cri, c’est l’environnement qui entre dans son esprit, c’est son anxiété qui déforme sa vision et se répand tout autour de lui, qui transforme la couleur du ciel, qui fait vaciller tous les repères de son environnement. Seul le pont reste droit, ainsi que la silhouette de ses deux amis, qui s’éloignent. C’est sa solitude, et toutes ses pensées confuses, un vertige intérieur, surtout, qui transforment sa vision du monde.
- Le cri, Pastel sur carton, 1895
Ce tableau est en rupture avec l’histoire de l’art moderne, il annonce l’arrivée de l’expressionnisme, il marque les esprits tant il dénote de la scène contemporaine de l’époque. Peindre un ressenti, mettre au premier plan une pensée intérieure en montrant un paysage, voilà aussi ce qui est nouveau, et ce qui ouvrira la voie à beaucoup d’autres peintres dans leur production.

Le cri, 1893
Pour voir d’autres œuvres d’Edvard Munch :
- Death in the Sickroom, 1895
- Moonlight,1895
- Madonna, 1894-95
- Melancholy-1892
- Red and White, 1899-1900
- Dance of Life, 1899-1900
- Jealousy, 1907
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